Tribune : Les personnels mobilisés du collège Travail Langevin (93) appellent à un 24 juin 1984 à l’envers !
La manifestation Unitaire du samedi 25 mai 2024, en défense de l’École Publique bien dotée, pour toutes et tous, doit être massive et populaire !
En juin 1984, l’école républicaine a subi une défaite cinglante…

La tentative il y a quarante ans de mettre en place un « grand service public unifié et laïc de l’éducation nationale », par un gouvernement de gauche, sur une idée du Programme commun, alors portée par un projet de loi d’Alain Savary, ministre de l’éducation, a entraîné un mouvement de protestation et de manifestation, qui culmina, le 24 juin 1984, en réunissant dans les rues de Paris plus d’un million d’opposants.es.
L’Église catholique et toute la Droite, de Veil, Chaban-Delmas, Giscard, Chirac, jusqu’à Le Pen, apportèrent leur soutien à ce mouvement dit de l’« école libre », antiphrase masquant en réalité leur défense de l’école du repli bourgeois et identitaire. Ce mouvement ne manquera pas de faire valoir, bien hypocritement, les principes de « liberté de conscience, d’expression et d’association ».
L’annonce du retrait du projet de loi, le 14 juillet suivant, par Mitterrand, offrit alors une victoire décisive à la Droite, pleine d’arrogance, renforcée dans son projet de société séparatiste et réactionnaire, dont le trophée fut la démission du ministre, trois jours plus tard.
Il faut attendre le printemps 2003, et la plateforme de la Coordination nationale des établissements en lutte pour que soit enfin reprise la revendication de 1981, et réaffirmé avec force le principe républicain d’une École publique pour toutes et tous, avec la disparition, dans un délai fixé, des établissements d’enseignement privés hors et sous contrat.
Vingt ans après, l’école privée se porte comme un charme, ses effectifs gonflent encore, tandis que chaque année, nombre d’établissements publics se trouvent, de plus en plus, relégués à l’accueil de la misère et de la difficulté.
En 2024, la fracture est toujours plus béante, l’école privée est toujours plus protégée et encouragée, par les gouvernements successifs, qui se sont donnés comme mission d’attaquer le Commun et de précipiter la marchandisation de tous les pans de la société. Ces gouvernements poursuivent la casse, le démantèlement et la mise au pas de l’école publique, méthodiquement, frontalement, et de plus en plus violemment.
En face, Philippe Delorme, secrétaire général de l’enseignement catholique, peut pousser toujours plus loin son sécessionnisme et annoncer dans la presse, avec toute l’outrecuidance la plus éhontée, refuser la mise en place de la réforme du « choc des savoirs » dans ses établissements. Deux poids, deux mesures.
Reprendre le chemin pris en 1984 et 2003 !
Ce printemps 2024, en Seine-Saint-Denis, dès le 26 février, une résistance et un combat se mènent et s’organisent, partout, contre la réforme dite du « Choc des savoirs » et pour un investissement humain et matériel massif dans l’éducation publique. Le mépris opposé par la puissance publique à nos demandes réclame un mouvement républicain national de masse.
Le 25 mai prochain, reprenons rien moins que le chemin pris en 1984 et en 2003 et soyons, à notre tour, dans la rue et en manifestation, dans toute la France, massivement, et, bientôt, plusieurs millions, contre la privatisation de l’éducation, contre l’école privée, et pour une École publique pour toutes et tous !

